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Georges Dassis, Source: Krasimir Svrakov

Le Président du Comité économique et social européen Georges Dassis dans un interview concernant les politiques sociales de l’UE

Le Président du Comité économique et social européen Georges Dassis dans un interview concernant les politiques sociales de l’UE

„Pas mal d’États sont victimes de la fuite de jeunes”

M. Dassis quels sont les régions en Europe qui attirent le plus grand nombre de travailleurs et quelles sont les politiques de l’UE et de la CE de diminution des différences entre les régions dans un plan économique ?

Votre question quelle est la région vers laquelle le plus grand nombre de travailleurs est très générale. Cela dépend de la conjoncture, de la situation de l’emploi et ce n’est pas une seule région dans un seul pays. Maintenant, il y a une tendance d’immigration en Allemagne. Avant l’annonce du Brexit, beaucoup de gens allaient vers l’Angleterre et en général, les gens se déplacent en fonction des emplois offerts. Malheureusement, pas mal d’États et régions périphériques sont victimes de fuite de jeunes, d’où la nécessité d’avoir une politique de cohésion économique beaucoup plus renforcée. Concernant cette politique, je peux dire que la première communauté européenne et les communautés qui l’ont suivi en 1957, avaient une politique commune de cohésion économique et sociale. A l’époque, en Europe occidentale, il y avait un plein emploi sauf en Italie de sud. En 1957 a été fait quelque chose d’important – était mis en place le Fond social européen qui avait la mission de cofinancer la formation professionnelle. Au fil des années, la Communauté européenne a augmenté et en 1975, le Fond de développement régional était mis en place. Dès le moment de l’adhésion de l’Espagne et du Portugal et après l’adhésion de la Grèce, le Fond de cohésion était créé. À part ce fond, il y avait toute une série de programmes. Tous ces fonds avaient pour mission une cohésion économique et sociale entre les régions. Actuellement, nous sommes une union de 28 pays, l’année prochaine nous serons peut-être 27, les données ont changé et j’ai dit au nom du Comité que la politique de cohésion économique et sociale doit être renforcée par des moyens concrets. Les investissements doivent être distribués sur toute l’Union européenne. Le rôle des autorités nationales et régionales est très important. 

De quelle façon lEurope a évolué suite aux vagues dimmigrés qui se sont installés sur le Vieux continent?

 L’Europe géographique, en régardant dans l’histoire, a été toujours un théatre de mouvements humains. Des migrants sont arrivés d’un pays européen à l’autre, certains sont venus de tiers pays. Par le passé, l’Europe a eu besoin d’un certain nombre de migrants et je prétends que dans l’avenir, elle en aura aussi, parce que la population européenne est vieillissante. Mais nous avons dit dans le Comité qu’il y a peut-être 20, 30 ou 40 millions dans les pays du Tiers monde qui veulent immigrer en Europe. À titre personnel, je dis que nous ne devons pas être hypocrites et devons dire la vérité que nous ne pouvons pas accueillir tous ces millions. Concernant l’émigration réguilière, j’ai mis l’accent sur la nécessité de coopération entre l’Union européenne et les Etats d’où proviennent ces immigrés que nous appelons irréguliers. Pour ceux qui sont venus, le Comité a une position très claire – ils doivent être integrés dans les sociétés où ils vient. Ils doivent être respectés mais, c’est très important, les émigrants doivent respecter la culture et les coutumes des gens qui les ont accueilli. Il y a souvent une confusion concernant la situation des réfugiés. Ceux qui fuient la guerre et les oppressions, doivent être accueillis. Ils doivent être accueillis par des raisons morales, parce que les États européens se vantent de leur civilisation. Tous les États européens ont signé la Convention de Genève de 1951 – un homme qui demande asile, doit l’avoir s’il est menacé réellement dans son État.

Les employeurs de presque tous les secteurs en Bulgarie souffrent dinsuffisance demployés qualifiés. Des employés ayant reçu une bonne formation ainsi que des employés manœuvres sans qualification, partent travailler à l’étranger pour une rémunération plus élevée. Quels conseils donneriez-vous au business?

 Ma première réponse est de payer de façon équitable s’ils veulent garder leurs travailleurs. Je vous dirai quelque chose que j’ai retenu d’une discussion à laquelle j’ai participé. En Grèce, on a aboli la convention collective et a été institué un salaire minimal de 520 euros par mois. Les partenaires sociaux ont négocié 728 euros. Les employeurs doivent payer au minimum selon l’ancienne convention. Mais il n’y a pas des formules magiques et on doit payer de façon équitable aux travailleurs en Bulgarie pour ne pas quitter le pays. Je ne connais pas des gens qui veulent quitter leur ville pour plaisir, habituellement ils la quittent par nécessité.

Est-il réaliste l’institution d’un revenu minimal européen?

C’est moi qui est dans l’origine de cette proposition – c’était mon idée. Il y a à peu près cinq ans, j’ai présenté mon avis au Comité et il a reçu une majorité qualifiée – plus de 2/3. Malheureusement, un nombre important d’employeurs n’ont pas voté l’avis mais il y a avait des employeurs qui ont compris mon avis et l’ont voté. Lorsqu’à cette Union qui se veut démocratique, il y a plus de 20 millions de pauvres et entre 1 et 2 millions qui n’ont aucun revenu, notre proposition au Comité était de garantir un revenu minimum de survie financé par un fond européen et faire cela pour les gens qui en ont besoin. Cela donnerait un coup de pouce à l’économie locale parce que les gens qui n’avaient aucun revenu en reçoivent, ils vont le dépenser sur place. Cela doit être une mesure européenne et c’est ce qui est capital parce que cela doit être un signal de solidarité européenne. L’une des thèses présentée en France, c’est la thèse du revenu universel. La Finlande a déjà une expérience avec le revenu universel. Je suis tout à fait ouvert pour un débat mais la proposition que j’ai faite devant le Comité économique et social, est concrète.

Le business utilise souvent des termes comme lourd et bureaucratique par rapport à lobtention de carte bleue. A votre avis, est-ce que la procédure dobtention de cette carte doit être allégée?

Si vous voulez mon humble avis, si la procédure est lourde, ce ne pas à cause des institutions européennes. Je suis souvent critique par rapport aux institutions et je souhaite que leur travail soit améliorée mais le problème arrive des institutions nationales. Le rôle des institutions nationales est capital et elles doivent faire leur travail bien.

À ce moment, la carte bleue est délivrée en Bulgarie notamment aux spécialistes d’informatique. Est-ce que la portée de la carte doit être élargie de façon à ce qu’elle soit valable pour plus de professions qualifiées?

Je ne pourrais pas répondre avec précision à cette question. Par contre, je vous proposerai mon avis sur la base de l’expérience que j’ai. Pour moi un être humain qui vient dans un pays membre de l’Union et s’y est installé de façon régulière, doit pouvoir exercer sa profession librement sur toute l’Union. Un homme qui s’est installé dans une société à un endroit et paie ses taxes, doit pouvoir travailler comme les autres.

Est-ce que limportation de main d’œuvre de pays à l’extérieur de l’UE va menacer le marché de travail européen?

 Je ne pense pas qu’elle le menace. Nous à l’UE, nous avons besoin d’une immigration régulière, légale. S’il y a besoin de travailleurs, ils doivent être accueillis. Quand cela se passe de façon régulière, ce  n’est pas une menace.

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